- pot-au-feu
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1 ♦ Mets composé de viande de bœuf bouillie avec des carottes, des poireaux, des navets, des oignons, du céleri, et souvent un os à moelle. ⇒ potée. Le bouillon du pot-au-feu. — Manger du pot-au-feu. ⇒ bouilli. Des pot-au-feu.2 ♦ Adj. inv. Fam. et vieilli Être pot-au-feu : aimer avant tout le calme et le confort du foyer. ⇒ casanier, pantouflard, popote.pot-au-feun. m. inv. et adj. inv.d1./d n. m. inv. Plat de viande de boeuf bouillie dans l'eau avec des légumes. Syn. (Québec) bouilli.d2./d adj. inv. être pot-au-feu: être terre à terre et casanier.⇒POT(-)AU(-)FEU, (POT AU FEU, POT-AU-FEU)subst. masc. inv.A. —ART CULIN.1. Vx. Mets chaud composé de viande et de légumes bouillis à la marmite. Leur imagination est continuellement fixée sur l'idée d'un pot-au-feu qui bout tous les jours (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 437).2. En partic.a) Potage chaud composé de viande(s), le plus souvent de boeuf, bouillie(s) longtemps à petit feu avec des légumes (notamment carottes, poireaux, navets, oignons, céleri), des aromates et parfois un os à moelle. Faire cuire, mijoter, mitonner un pot-au-feu; écumer le pot-au-feu; bouillon de pot-au-feu. Son imagination est toujours à bouillonner et les idées y dansent comme les navets et les pommes de terre dans un pot au feu (CLAUDEL, Endormie, 1883, p. 8). De quoi vivaient ces gens? (...) de bouillons arrachés les uns après les autres à d'inépuisables pot-au-feu (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., III, p.78):• ♦ —Monsieur (...) est-ce que vous ne mettrez pas une ou deux fois le pot-au-feu par semaine (...)? —Oui. —Faudra que j'aille à la boucherie. —Pas du tout; tu nous feras du bouillon de volaille...BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 89.— Absol. Légumes du pot (Ac. 1935). V. pot1 I C.b) P. méton.
) Pièce de boeuf à bouillir (macreuse, côte, gîte) servant à faire ce mets; vx, quantité de viande nécessaire à ce mets. Acheter un pot-au-feu de trois livres, trois livres de pot-au-feu; manger du pot-au-feu. Un matin que la vieille servante rapportait un pot-au-feu, elle pleura, elle dit que le boucher lui passait les bas morceaux (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 246).
) Vieilli. Récipient destiné à faire cuire ce mets. En fonte, en terre, en grès, en porcelaine, en aluminium, en étain, que de marmites, de poêles, de pot-au-feu (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 77).
— Expr., fam.♦On n'en mettra pas plus grand pot-au-feu (vx). On ne fera pas plus de frais, de cérémonie pour cela. (Ds Ac. 1835, 1878).♦On n'y trouve ni pot-au-feu, ni écuelle lavée (vx). Le ménage vit dans un grand désordre. (Ds LITTRÉ).B. —Empl. adj., au fig., fam., parfois péj.1. [En parlant d'une pers.] Qui est trop occupé aux affaires de son ménage, qui aime rester confiné au foyer. Synon. casanier, pantouflard (fam.), popote (fam.). Mari, femme pot-au-feu; être très pot-au-feu. —De la rancune, pourquoi? Parce que vous êtes pot-au-feu? Elle s'éloigna. Il n'essaya pas de la retenir (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 210).2. Plus rare. [En parlant d'une chose] Terre à terre, qui manque d'élévation spirituelle, de raffinement. Synon. prosaïque. L'ennui profond que m'inspirent les conversations purement pot-au-feu (AMIEL, Journal, 1866, p. 536). Qu'est-ce que notre bonheur pot-au-feu près du vôtre! (RENARD, Journal, 1903, p. 870).Prononc. et Orth.:[], [po-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Prop. CATACH-GOLF. v. pot1. Étymol. et Hist. 1. a) 1673 métaph. culinaire (SÉVIGNÉ, Lettre du 10 oct. ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p.597); b) 1798 (Ac. on dit, pot-au-feu, en parlant de la viande destinée à être mise dans le pot); 2. a) 1762 adj. Milords pot-au-feû «dupes» (CHEVRIER, L'Observateur des Spectacles, n° 1 [I, 37] ds Fr. mod. t. 37 1969, p. 122); b) 1840 «attaché à son ménage» (BALZAC, Prince Bohême, p. 376). Comp. de pot1, de au (art. déf. contracté, v. à1) et de feu1. Fréq. abs. littér.:128. Bbg. QUEM. DDL t. 6, 10. —ROQUES (G.). Vingt nouv. dat. de mots... Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1972, t. 10, n° 1, p. 138.
pot-au-feu [pɔtofø] n. m. invar.ÉTYM. 1673, Mme de Sévigné, dans des emplois verbaux où l'expression ne constitue pas vraiment un substantif (avoir, mettre le pot-au-feu : → Consommé, cit. 1; oille, cit.).❖1 Mets composé de viande et de légumes que l'on fait bouillir dans le « pot » (I., 2.). ⇒ aussi Potage (2.; vx). || Pot-au-feu à l'espagnole. ⇒ Olla-podrida (vx).♦ Spécialt. Mets composé de viande de bœuf bouillie avec des carottes, des poireaux, des navets (et éventuellement des plantes aromatiques, des oignons, du céleri…). → Échauffer, cit. 3; embaumer, cit. 6. || La marmite où cuit le pot-au-feu. || Le bouillon du pot-au-feu. || Pot-au-feu qui cuit, mijote, mitonne. — Manger du pot-au-feu. ⇒ Bouilli (n. m.). || Des pot-au-feu.1 (…) le pot-au-feu gardait son ronflement de chantre endormi le ventre au soleil.Zola, l'Assommoir, VII, t. I, p. 255.2 Sémiramis, débordée, a mis un pot-au-feu monstre qui servira de base massive à son dîner dominical : « Trente livres de bœuf, ma chère, et les abats de six poules ! »Colette, l'Envers du music-hall, Gitanette.3 On appelle pot-au-feu un morceau de bœuf destiné à être traité à l'eau bouillante légèrement salée, pour en extraire les parties solubles. Le bouillon est le liquide qui reste après l'opération consommée.A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. I, p. 95.2 (1840). Fam. et vieilli. Les problèmes du ménage. || Ne s'intéresser qu'au pot-au-feu. — Un pot-au-feu, et, adj. (mod.), une personne pot-au-feu, qui ne se plaît que dans son ménage, casanier, popote. ⇒ Popote. || Il est pantouflard et pot-au-feu.4 (…) que deux classes de femmes possibles : les filles ou les femmes bêtes, l'amour ou le pot-au-feu.Baudelaire, l'Art romantique, IV, IX.4.1 Elle a enterré sa vie de bohème dans le pot-au-feu.Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. I, p. 62.5 Le marquis de Monnier (…) vivait dans sa maison comme dans un couvent, ayant à ses côtés sa jeune femme qui se résignait paisiblement à cette existence de pot-au-feu.Louis Barthou, Mirabeau, IV.
Encyclopédie Universelle. 2012.